10 derniers jours...

Salut a tous,
Nous sommes maintenant a Skardu, base de départ des expéditions pour le K2. La semaine dernière nous avons pu faire notre second vol bivouac depuis Phander (ref:photos précédentes) et explorer la vallée de Iskomen. Le premier jour nous avons voler vers Gupis et essaye de rentrer dans la vallée de Yassen. Les nuages étaient déjà assez grands et le vent assez fort pour nous fermer l'entrée de la vallée. Nous avons quand mémé essaye d'avancer vers Yassen, que nous avons presque atteint, mais les conditions étaient devenu vraiment turbulentes et peu agréables.Nous avons décidé de mettre le cap sur Gahkush et de trouver un endroit bien oriente pour y décoller le lendemain matin. C'est un joli pâturage situe aux alentours de 4000m qui a éveillé notre attention, sommet herbeux et plat, névé pour trouver de l'eau, bref l'endroit idéal. j'arrive un peu juste en finesse ce qui m'oblige a ne pas rater mon coup, sous peine de devoir marcher un long moment le lendemain...le sol se rapproche, un dernier petit virage pour se mettre au mieux face au vent et mes pieds touchent l'herbe. Quelle sensation de se retrouver la si facilement et après un si joli vol, la sensation de voyager au grès de l'air et de décider de la ou l'on va se poser pour passer la nuit comme des oiseaux migrateurs. Demian arrive 2 min plus tard, en plein cycle et se poser et une toute autre affaire. En effet, a chaque fois qu'il approche du sol, la brise le soulève et l'empêche de se poser et c'est au terme de nombreux wing over et autres manoeuvres qu'il réussit a toucher terre. Nous sommes a 4000m et le simple fait de plier nos voile nous prends un peu plus de temps que d'habitude, il faut dire que nous prenons de nombreuses poses pour admirer le paysage, encore sous le coup du vol et de la beauté des lieux (peut être aussi la fatigue, la déshydratation et l'hypoxie...). Il nous faut maintenant trouver de l'eau car nos réserves sont sérieusement entamées après la montée matinale au deco. Pas de trace de ruisseau ou remplir nos gourdes, nous remontons la pente pour atteindre les névé et essayer de trouver de l'eau. n'ayant pas de réchaud pour faire fondre la neige, nous inventons un système avec les moyens du bord pour récupérer l'eau de fonte (ref: image précédente), ça fonctionne et nos camel bag sont rapidement pleins de nouveau. Les prochaines taches, monter le bivouac, trouver du bois et se nourrir. Pour le bois, c'est facile, de nombreux résineux secs nous entourent, pour le bivouac nous utiliserons les toiles de rip stop que nous emportons, le tout tendu entre nos gros sacs avec une voile comme tapis de sol.Vient le problème de la nourriture...comme d'habitude nous l'avons un peu négligé, pas trop aider non plus par notre précédent lieu de repos ou les magasins n'étaient pas nombreux...c'est donc en mangeant quelques  fruits secs et biscuits que nous prenons notre repas, en prenant soins de garder la moitie pour le petit déjeuner... bref c'est le ventre assez vide que nous admirons le ciel étoilé tout prés du feu de camps. Nous apprendrons quelques jours plus tard que Brad bivouaquait a moins de 10 km de notre position lors de son vol entre Booni et Karimabad.Le lendemain, après une nuit fraîche et un petit déjeuner frugal, nous decollons vers 11.00, cap vers Iskomen que nopus remontons d'abord vers l'W ou Demian s'aventure un peu plus a l'intérieur des montagnes dans l'espoir d'y trouver le passage vers la vallée de Yasseen, puis vers l'Est et la  vallée de Kurumbar. Je me pose fatigue et affame a Immit, au croisement des vallées Demian pousse un peu plus loin a l'intérieur des montagnes avant de se poser peu avant Gachkuch ou nous avons décider de passer la nuit. Le lendemain le temps se dégrade et c'est finalement par la route que nous rejoindrons Gilgit, puis Skardu.
Le lendemain de notre arrive, 3 h de marche pour atteindre le deco de Shigar, mon estomac se contracte et fait de drôles de bruits et c'est finalement un vol rapide en direction de l'hôtel qui m'attends...Demian remonte petit a petit jusqu'au plafond et m'annonce par radio qu'il va essayer de passer le col qui rejoint Askole(voir photo), coupant au plus court a travers les montagnes.
C'est au terme d'une heure de vol qu'il rejoint le village de porteurs d'altitude de toutes les expéditions dans le Baltoro, 6 heures sont nécessaires pour faire le même trajet par la piste... Il passera sa première nuit de bivouac seul dans la montagne, entoure d'énormes glaciers et de hautes montagnes le tout perche sur un gros rocher par crainte de croiser une petite meute de loup...C'est réchauffé par un feu de bouses de vaches qu'il passera la nuit sous son abris. le lendemain, deco et survol du croisement de 2 des plus grands glaciers du monde, Baltoro et Biafo puis retour vers Skardu au terme d'un vol de 80 km dans une ambiance glacière bien marquée. Ce jour la, le vol vers les tours du Trango etait tout proche, mais la perspective d'un atterrissage sur le Batoro et d'une tres longue marche de retour on fait pencher la balance vers un vol plus sage et moins éprouvant pour les nerfs.(les conditions de vent dans la région sont particulièrement difficiles). Voila pour les dernières info, l'heure du retour approche, le mauvais temps aussi, nous verrons si il est possible de voler encore une fois dans ce magnifique pays ou les rêves les plus fous semblent réalisables pour nous parapentistes.
A+ Romain